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Von Ungern, descendant d'une très ancienne noblesse balte, était bouddhiste par tradition familiale (religion à laquelle s'était converti un de ses ancêtres qui était allé guerroyer en Orient). Les notions communes du bien et du mal étaient floues pour lui qui se jugeait hors normes. Mais son existence fut semblable à un météore, brêve et brillante.

 

Von Ungern fut l’ultime adversaire de la révolution bolchevique, qu'il combattit avec une détermination sauvage. Ses faits d'armes se déroulèrent dans une ambiance où le surnaturel et la magie tenaient lieu de doctrine, au coeur de l'Asie mongole. Ses adversiares l'appelaient "le baron sanguinaire" ; ses hommes et ses condemptuers le nommaient le "petit père sévère" (référence au tsar qu'on appelait "petit père"). Les Mongols et les Tibétains le voyaient telle une manifestation du dieu de la guerre, de la même force surnaturelle que celle dont, selon la légende, serait "issu" Gengis Khan, le plus grand conquérant mongol. Même actuellement certains mongols ne croient pas à sa mort et dans quelques temples, ils gardent son image comme symbole de sa "présence divinisée".

 

Lorsqu'éclate la révolution russe, von Ungern, leve une petite armée, la "Division asiatique de cavalerie", qui accomplit des exploits presque légendaires. Avec ces troupes, von Ungern libére la Mongolie, occupée par des troupes chinoises soutenues par Moscou. Il fait évader, par un coup de main très audacieux, le dalaï-lama, et celui-ci le nomme « prince et régent de la Mongolie » avec titre de grand prêtre. Von Ungern entrer en relation, avec des leaders asiatiques de l'islam et de la Chine traditionnaliste mais aussi du Japon. Il envisage de créer en grand empire pour toute l’Asie, pour lutter contre le bolchevisme, mais aussi contre toute la civilisation matérialiste moderne.

 

Le mépris de von Ungern pour la mort fondait auprès de ses partisans une légendaire invulnérabilité. Chef, guerrier et stratège, le "baron sanguinaire" était doté en même temps d'une intelligence aiguisé, d'une vaste culture, et, d'une clairvoyance acérée, on disait qu’il avait la faculté de juger immédiatement ceux qu'il rencontrait, et de voir au premier coup d'œil, le traître ou l'homme destiné à un poste précis. Ces qualités sont celles de certains grands névrosés, sensibles à fleur de peau donc aussi très instable et versatiles. Son ami Alexandrovitch écrit: "Il était brutal et impitoyable comme seul un ascète peut l'être. Son insensibilité dépassait tout ce qu'on peut imaginer, ne connaissant ni la douleur, ni la pitié, ni la joie, ni la tristesse".

 

Après avoir «libéré » la Mongolie, von Ungern marche sur la Sibérie, prenant tout seul l'initiative de l'attaque contre les troupes du "Napoléon rouge", le général bolchevique Blücher. Il devient la terreur des bolcheviques, qu'il combat impitoyablement, même s'il voit que sa lutte est sans espoir. Il obtient d'importantes victoires, occupe plusieurs villes. Pourtant, à Verchnevdiusk, attaqué par des forces rouges dix fois supérieures aux siennes, il est forcé de se replier.

 

Dès lors, on ne sait plus rien de précis sur son sort. D'après certains, trahi par une partie de son armée, il serait tombé dans un état de dépression, fait prisonnier, et aurait été fusillé par les bolchéviques. Mais d'après Guénon, von Ungern n'aurait jamais été fait prisonnier et serait mort de mort naturelle près de la frontière tibétaine.

 

Hugo Prat, récemment disparu… a fait un très joli album de BD où Corto Maltese rencontre le Baron.

 

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