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Ci après l'audition de Mme Carmen Kreft-Jaïs, chef du département pharmacovigilance de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2008-2011) par le sénat. Edifiant!

 

M. François Autain, président. - Nous accueillons aujourd'hui Mme Carmen Kreft-Jaïs, chef du département de pharmacovigilance de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), médecin diplômé. En vertu de l'article L. 4113-12 du code de la santé publique, je vous prie de bien vouloir m'indiquer d'éventuels liens d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique.

Mme Carmen Kreft-Jaïs. - Je souhaiterais rectifier vos propos : j'étais chef du département de pharmacovigilance jusqu'au 31 mars. Je fais partie des personnes qui ont été démises de leurs responsabilités. Je travaille encore à l'Afssaps en attendant d'occuper un autre poste.

M. François Autain, président. - Savez-vous s'il s'agira d'un poste au sein de l'Afssaps ?

Mme Carmen Kreft-Jaïs. - Non, ce ne sera certainement pas le cas.

M. François Autain, président. - La fin de vos fonctions est-elle liée à l'affaire Mediator ?

Mme Carmen Kreft-Jaïs. - C'est probable. Pour répondre à votre question concernant les conflits d'intérêts, je souhaite signaler qu'avant ma prise de fonctions à l'Afssaps, j'avais accepté de faire partie d'un comité de sécurité concernant un produit en développement des laboratoires Servier. Cette fonction ne procurait aucun revenu ni aucun avantage en nature.

M. François Autain, président. - En quelle année était-ce ?

Mme Carmen Kreft-Jaïs. - En 1998 et en 1999. J'ai donné ma démission avant de prendre mes fonctions à l'Afssaps. Toutes les réunions de ce comité se sont tenues à ma demande, en terrain universitaire.

M. François Autain, président. - Avez-vous quitté ces fonctions le jour où vous êtes entrée à l'Afssaps ?

Mme Carmen Kreft-Jaïs. - Non, un mois avant.

 

Commentaire:

Que pensez de tout cela? On apprend donc que des médecins pharmacologues travaillent dans un "comité de sécurité" pour un "produit" d'un laboratoire "à but lucratif" de manière gratuite... et ceci n'étonne personne? On apprend que le "milieu universitaire" est intervenu: gratuitement? ce serait donc sur leur temps de travail donc au détriment de nos impôts...et personne ne pousse plus avant les questions?

On apprend ensuite que ledit médecin démissionne de sa fonction auprès dudit labo, pas le jour même de son entrée à l'Afssap (ce qui serait trop visible) mais 1 mois avant: quel délai! quel souci du détail...

Mais s'agit-il d'un cas isolé? Ne devrait-on faire une enquète sur les autres membres de l'Afssap, des médecins "experts" auprès des ministres quelques soient leurs titres? Nous ne pouvons pas croire ceux qui disent que l'état est controlé en sous-main par des mercenaires universitairement titrés des industries (et banques d'affaires) en général et dans ce cas précis de certains labos...je me refuse à croire cela car ce serait désespérant.

 

Cette affaire du Mediator nous révèle des pratiques de collusion avec trafic d'influence chez des personnes qui sont censées arbitrer sur les médicaments: sont-elles habituelles? se perpétuent-elles dans un milieu d'intouchables universitaires? L'immense majorité des praticiens ne sont pas concernés par ces pratiques qui, si elles s'avéraient exactes, jeteraient l'opprobe sur toute la profession.

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