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aphasie: je perds le langage! que ce soit le langage oral ou écrit. Ce n'est pas une "extinction de voix", je ne sais plus écrire. Je peux perdre soit le langage compris (forme postérieure, en arrière du cerveau), soit je comprends tout mais je ne peux plus rien exprimer (forme antérieure, en avant du cerveau). Des formes plus subtiles existent mais ceci est une autre histoire...Le découvreur de la zone du langage est Broca: son patient ne savait plus dire que "tan"...Beaudelaire, devenu aphasique, ne savait plus dire que "cré nom de dieu!", ce qui faisait mauvais genre dans l'hôpital tenue par des bonnes soeurs...
apraxie: je ne suis pas paralysé mais je ne sais plus faire les gestes qui ont un but: je ne sais plus m'habiller (apraxie de l'habillage) par exemple, ou je ne sais plus porter les aliments à ma bouche, ou bien je ne sais plus faire coucou avec la main, mimer un geste de fumer, de coudre etc.
agnosie: je ne suis pas aveugle mais je ne sais plus le sens des choses. Je peux classer sans faute les billes de 3 couleurs différentes dans 3 boîtes mais je ne sais plus le nom des couleurs (agnosie des couleurs). Plus cocasse, je ne me sais pas malade: anosognosie, je ne sais pas reconnaître les visages même familiers: prosopagnosie. Un hémiplégique droit est aphasique (centre du langage à gauche) mais un hémiplégique gauche peut perdre la connaissance de son propre corps, mais curieusement seulement de la moitié gauche de son corps! Il ne se sait pas paralysé, veut se lever, prétend qu'il y a quelqu'un dans son lit et avec sa main droite il attrappe le bras gauche paralysé pour vous montrer le bras de cette autre personne: on nomme ce trouble "hémi-asomatognosie" (a=privatif, hémi=moitié, somato=corps), c'est le syndrome d'Anton-Babinski.
Le cerveau, quelle drôle de machine!
les 3 "a" sont les déficits des fonctions instrumentales, des "instruments" qui nous permettent d'être actifs dans le monde. A quoi on rajoute le syndrome dysexécutif, terme barbare pour dire qu'on devient inapte à organiser, à planifier, à préparer une suite d'actes pour un but, par exemple aller à un rendez-vous. Enfin, situer avec précision la chronologie des évènements est aussi une fonction cérébrale qui périclité très vite dans la maldie d'Alzheimer par exemple.