Maladie d’Alzheimer
Historique :Alzheimer, observe le premier cas en 1901
•Maladie puis démence
Elle s’explore en pratique sur 4 axes :
•La «plainte mémoire»
•Les autres troubles cognitifs
•Les inaptitudes
•Les comportements
Des cadres nosographiques ont été créés depuis fort longtemps
•l’oubli bénin de KRAAL dans les années 1950.
•Plusieurs auteurs ont tenté de subdiviser le concept de façon plus opérationnelle :
*LLF (Late Life Forgetfulness),
*ARCD (Age Related Cognitive Decline) du DSM-IV
*AAMI (Age Associated Memory Impairment)
*CIND (Cognitive Impairment Not Demented)
*puis le MCI (Mild Cognitive Impairment) concept depuis 1999
•la mémoire de travail n’est pas modifiée avec l’âge dans la plupart des tests classiques de type empans
•les déclins mnésiques liées à l’âge sont nets lors du rappel libre (sensibilité aux interférences)
•Mais la différence s’amenuise :
*en rappel indicé (et disparaît en reconnaissance)
*lorsque l’encodage est contrôlé et facilité, les sujets utilisant alors les stratégies proposées par l’examinateur
mild cognitive impairment
« Déficit cognitif léger »
•La « plainte mémoire »
•Du normal au prélude de la démence…
•Les cas à surveiller
•Détection précoce=traitement précoce
•Sous-types selon les symptômes:
-MCI amnésique: mémoire pur
-MCI « cognitif multiple »
•Phase initiale d’une Démence, Alzheimer ou autre (critères)
•50% des sujets avec « plaintes mémoire » classé normaux -> déments en 5 ans
•IRM hippocampique, ApoE4,
•tests neurologiques répétés tous les 6 à 12 mois pour déterminer si le sujet est en train ou non de basculer dans la démence
•TMT-B
•Horloge
•Aptitudes perdues: les témoins
•Taches complexes
En cas de doute…surveiller+++ce qui permet de traiter au stade le plus utile
Maladie d’Alzheimer déclarée
•MMS, score « apprentissage »
•Épreuve des 5 mots
•Aptitudes et comportements, délires
•Autres mémoires
-visuelle
-sémantique
-épisodique
-procédurale
•Agitation agressive
•Hallucinations
•Délires
•Crises dépressives
Gwyther&al, AAN, 2001, 56(9)30(2), 141-5
•Décrire exactement le trouble
•Quel est l’élément perturbateur actuel ?
-bruit, autres stimuli
-agitation, monde
-facteurs internes: ne génèrent pas de plaintes…à traquer
•Des traitements nouveaux ont-ils été prescrits, des erreurs dans les traitements sont-elles possibles?
•L’entourage peut-il augmenter sa tolérance vis-à-vis du malade?
•L’organisation peut-elle être changée pour prévenir d’autres crises?
•L Dopa et dopaminergiques (piribedil…)
•Anti-dépresseur tricyclique
•Anti-cholinergiques correcteurs des NL, des incontinences
•Corticoïdes, digoxine, AINS
•NL et BZD…prudence, estimer et ré-estimer
Cummings, UCLA,
•Préventifs
-les anticholinestérasiques
-l’approche comportementale des aidants
•« Curatifs »
Selon le type de crise…
•L’institutionnalisation: dernière chance?
•Agitation, agressivité
-neuroleptiques:18% de gain, atypiques, utilisés à demi dose
-BZD, bêtabloquants, anxiolytiques non-BZD
-anti-épileptiques noothymiques
-placebo…
§Hallucinations : le plus souvent éviter de traiter
-neuroleptiques atypiques
-IRS
•Délires…
•Dépression: 40% en début de maladie, disparaît ensuite
-IRS: à demi dose, latence de 3 semaines, traiter 6 mois
-pas de tricycliques:effets secondaires et effets anticholinergiques (anti-traitement)
•Anticholinestérasiques (voie Ach)
•Inhibiteur NMDA (voie glutaminergique)
•Toutes les études ont montré l’équivalence des autres traitements (même en préventif),type Ginko ou vitamines ACE, avec le placebo...or il y a préjudice pour le patient à retarder la mise sous anticholinestérasiques (perte de chance au sens médico-légal)
L’éducation des « aidants » est essentielleL’évaluation des capacités des aidants=fiabilité et souffrance
•Contexte social, isolement, capacités financières
•Niveau de compréhension des consignes, charge émotionnelle
•Maladies associées de l’aidant: risques
•La dépression de l’aidant: traiter+++
•Suspecter toujours…à la moindre plainte mémoire chez un sujet âgé, pour traiter tôt
•Diagnostiquer tôt par les tests neuro-psychologiques pertinents, adaptés à chaque patient (neurologue)
•Traiter tôt, le déclin lié à l’age n’est pas une fatalité…
INGRES acheva le « Bain Turc » à 83 ans « La Cathédrale de sens ».
« La Dame en Bleu » et nombre d’autres tableaux célèbres de COROT furent exécutés alors que l’artiste avait dépassé 75 ans.
MONET peignit ses Nymphéas entre 74 et 77 ans, « Les Iris jaunes » à 85 ans
Bien des œuvres composées après 80 ans font partie des compositions majeures de l’histoire de la musique (ouvrage de Auber, Carter, Casals, Kodaly, Messiaen, Orff, Rameau, Saint Saëns, Schmitt, Schütz, Richard Strauss, Stavinski, Varese, Verdi).
-post-traumatique
-post-infectieux
-héréditaire (chorée de Huntington)
Installée progressivement:
-démences vasculaires
-démences dégénératives
•DFT :démence fronto-temporale
•DCB :démence cortico-basale
•Benson
•Atrophies corticales focales (APP)
•Démences et syndrome extra-pyramidal
-maladie à corps de Lewy diffus
-maladie de Steele-Richardson
la démence fronto-temporale DFT
2ème cause de Démence Dégénérative après la MA (Neary, 1996), 20% selon Amouyel et Ricahrd (1996), d’abord mise en évidence chez le «jeune » <60 ans, elle est acceptée chez les sujets plus agés sur des critères précis
Clinique
Les troubles des comportements sociaux, des fonctions exécutives et l’émoussement affectif apparaissent sans vrai trouble de la mémoire
Tests :
FBI: Frontal Behavioral Inventory
12 items positifs
12 items négatifs
FBI:item de 0 à 4 || supérieur à 27=DFT
nPersévérations, irritabilité, puérilité, irresponsabilité,cpts inadaptés, impulsivité, agitation, agressivité, hyperoralité, hypersexualité, incontinence
nApathie,aspontanéité,indifférence, rigidité,pas d’autocritique,négligence personnelle,désorganisation,jugements erronés,flux verbal diminué,apraxie verbale,main capricieuse
nLes fonctions exécutives sont la capacité à planifier et à élaborer des comportements dirigés vers un but
Cette capacité d'élaboration comportementale requière l'intervention de nombreuses fonctions :
n une représentation du but à atteindre,
nune analyse de la situation,
nune sélection des informations pertinentes,
nun traitement de ces informations en mémoire de travail,
nune élaboration du plan d'action,
nla programmation de la réponse comportementale,
nson exécution et le contrôle de sa pertinence par rapport au but recherché,
ndes capacités de maintien ou de flexibilité mentale.
nIdées fausses: adhésion+++
nNégligence physique
nPertes des convenances sociales
nRigidité mentale, lubies
nStéréotypies, rituels, collections
nAnosognosie:refus des consultations
nAffectif perturbé: pseudo-dépressifs++
nApathique, « abandons »: dorso-médiane
nExalté, « impatient »: orbito-frontale
DFT: diagnostic guidé par le contexte
Avant 65 ans: souvent (pas toujours) familial: chromosome 17
Examens proposés : TEP ou SPECT: hypofixation frontale
Lettre du Neurologue, juillet 2002, p22
nSoutien au conjoint+++
nLes anticholinesterasiques les aggravent
nLes IRS améliorent les comportements
nLe Risperdal: pour les « passages agités »
nLes NL incisifs: dernier recours
Pronostic
Survie: 6 à 10 ans
Dégénérescence Cortico-Basale
CLINIQUE
Apraxie:main étrangère, capricieuse
nAsymétrie:un seul coté atteint
nRigidité:mixte
nDystonie:posture et mouvements
nEvolution progressive et angoissante
IRM:atrophie unilatérale frontale (tardif)
atrophie corticale postérieure
nTroubles visuels progressifs
Orientation difficile dans lieux connus, Balint, apraxie constructive (cube)…
nDémence tardive
nS de Gertsman:acalculie,agraphie,indistinction D\G,agnosie digitale
IRM: atrophie diffuse
SPECT:hypo perfusion bipariétale
Evolution: « DTAlzheimer »:traiter+++
Symptômes fluctuants
nTroubles des comportements
nMémoire relativement conservée
nHallucinations visuelles précoces
nSyndrome parkinsonnien
-rigide, peu ou pas tremblant
-symétrique
lAnticholinestérasiques…peut-être encore plus actifs que dans la MA
lL-Dopa, comme dans le MdeP, alors qu’elle est classiquement CI dans les psychoses en général et les démences en particulier
lAdjuvants: IRS, BZD, buspirone etc…
Diagnostic purement clinique, aucun marqueur biologique ou d’imagerie
nSyndrome parkinsonnien akinéto-rigide
nSymétrique
nRegard fixe, yeux écarquillés
nOphtalmoplégie supra-nucléaire: les «yeux de poupées »
nChutes en statue
nDémence
nTraitements désespérément inefficaces
Déficit isolé d’une fonction
nMémoire parfaite au début
nIRM normale
nExtension inexorable aux autres fonctions supérieures
Trois formes:
nAnomique:néologismes, pas de périphrase
nAnarthrique:apraxie verbale
nSémantique:non définition de…(tester par 1mot par catégorie)
Mémoire: bonne
Pronostic: 10 ans
nDys-orthographie
nPuis perte de la capacité à mettre les notes sur la portée alors que tout son sens musical est parfait: il ne peut plus composer
nAtrophie extensive d’une petite zone de l’hémisphère gauche, l’écriture musicale est gérée comme l’écriture chez les musiciens professionnels
Syndrome de Capgras
Démences vasculaires
Ce sont surtout les démences en rapport avec de multiples ischémies cérébrales, de toutes tailles.
L’installation se fait par à coup, chaque fois qu’une artère se bouche. L’expression des signes fluctue (comme dans la MCLD).
Il s’y associe les autres signes (éventuels) des ischémies cérébrales : paralysie, perte du champ visuel ou des signes d’examen (syndrome pyramidal, pseudo-bulbaire etc).
L’IRM et l’Angio-IRM montrent les lésions.
Le bilan étudie les causes d’embolies depuis le cœur ou les carotides, éventuellement les troubles de la coagulation. Il fait le point sur les autres<atteintes artérielles (cœur, membres inf).
Le traitement se limite aux AAP ou AVK, et aux causes (endarctériectomie ou traiter une arythmie par ex)
Démences infectieuses
Neuro-sida, post-encéphalite herpétique
Maladies à Prions : Creutzfled-Jakob (vache folle)
Mycoses
Post-traumatiques…
Maladies héréditaires : Chorée de Huntington, maladie de Wilson