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protéine Foxp2: le langage et ses à cotésprotéine Foxp2: le langage et ses à cotés

L’Université du Maryland a donné une explication à ce que les hommes savent depuis toujours : les femmes sont bavardes.  Dès l’enfance, le nombre de mots émis par jour par une petite fille est 3 fois supérieur à celui des garçons.
De plus, elles sont plus précoces pour acquérir le langage oral… et elles parlent plus vite.
Ce que montre l’Université du Maryland est une plus grande abondance d’une protéine appelée foxp2 dans la zone du langage des filles. Donc si les filles sont bavardes ce n’est pas leur faute, le coupable c’est ce maudit foxp2 qui oblige leur pauvre cerveau à parler tout le temps.
Le gène qui génère Foxp2 est celui qui gère la communication sonore chez tous les animaux y compris chez les derniers dinosaures, les oiseaux. On peut donc penser que la communication sonore existait déjà à l’époque des dinosaures. C’est lui, par mutations successives, qui a permis l’apparition de la parole faite de mots et pas seulement de petits cris d’alerte ou de plaisir. Et  l’information portée par les mots est évidemment plus riche que celles des cris.
Qu’est ce que c’est que ce fameux Foxp2 ? C’est une protéine qui favorise  la plasticité cérébrale, c'est-à-dire la capacité du cerveau à, en quelque sorte, fabriquer une fonction dans une zone. Et dans le cerveau FOXP2 est très présent dans les zones du langage.
Mais le gène-foxp2 est aussi le  gène qui va fabriquer l’appareil de la voix, le larynx qui contient les cordes vocales. Une seule petite mutation et nous voilà avec un larynx mal fichu, des troubles de la voix !
C’est donc le gène qui contrôle toute la machinerie des sons, de la parole bien sur mais aussi du chant. Et cela depuis le cerveau jusqu’aux cordes vocales. Un gène pour une fonction, qui fait tout le job du début à la fin ? Et si c’était vrai dans d’autres domaines ? La marche, la vision, les sensations que sait je encore ? Une fonction archétypale, un (ou des) gène (s) ?
Mais tout n’est pas si simple ! 
Par exemple si on imprègne un bébé fille par la testostérone, les hormones mâles, son cerveau développera le langage bien plus tard… comme un petit garçon.
Gardez aussi à l’esprit que le langage n’est pas seulement la parole. 80% de la communication n’est pas verbale, elle passe par les gestes et pour une grande part par les expressions faciales. Et le mécanisme a été montré en 1999 par un chercheur italien de Parme qui a découvert les neurones miroirs, les neurones de la communication par les gestes.
L’université du Maryland et l’université de Parme nous ont donc permis de comprendre comment on communique par les mots et sans les mots. Mais dans les 2 cas elles l’ont publié avec des mots… écrits !
Enfin, on peut dater la mutation qui a permis à l’homme de parler : 200.000 ans. Un autre évènement s’est produit il y a 200.000 ans, une nouvelle espèce d’hominidés apparait. Jusqu’alors on avait de robustes néanderthaliens, petits, gros cerveau (plus que le notre), bien charpentés, capables de guérir de multiples fractures et ayant une vraie spiritualité (ils enterrent leurs morts avec des rituels) mais avec un petit défaut : le pharynx qui contient leurs cordes vocales est plus bas, orienté différemment, ne permettant qu’un nombre limité de phonèmes. Et soudain voici qu’apparait l’espèce qui va le supplanter, peu robuste, cerveau plus petit mais qui a les cordes vocales lui permettant une multitude de sons, un langage plus riche donc une communication plus efficace : homo sapiens sapiens ! C'est-à-dire nous. L’espèce supérieure. Est-ce un hasard ?
Rien n’interdit de penser que ce Foxp2 muté pour donner la parole à l'homo sapiens sapiens est sans doute la protéine qui nous a donné le pouvoir sur la terre. 
Et si les femmes en ont plus, Jean Ferra aurait raison « la femme est l’avenir de l’homme ».


Tag(s) : #Les Associations de la neurologie
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