En 1766, dans sa thèse en médecine inspirée par Paracelse, Mesmer expliquait le magnétisme par un fluide immatériel qui contrôlerait les interactions des humains avec les corps célestes et des humains entre eux.
Théophraste Bombast von Hohenheim (1493-1541) dit Paracelse mérite quelques lignes. Il eut pour amis de grands esprits de la Renaissance, tel Érasme et Giordano Bruno qui en parlait comme « le premier qui ait de nouveau considéré la médecine comme une philosophie ». Sans doute dans l’acception de l’époque tirée de son étymologie, philo étant l’amour et sophia la sagesse. Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne, le couvrait de louanges. On a voulu le discréditer en le traitant d’alchimiste mais sa conception n’était pas métallurgique : «L'alchimie ne consiste pas à faire de l'or et de l'argent, son but est de produire les essences souveraines et de les employer pour guérir les maladies.» Plus loin il rajoute que les alchimistes qui cherchent à fabriquer de l'or sont des « imbéciles qui battent la paille vide. » Bref, le premier des pharmacologues. Son raisonnement est ésotérique, un système de correspondances où tout interagit, les cieux, les éléments, l'homme et la matière. Sa méthode consiste à découvrir le signe qui réalise l'union secrète de deux choses, l'une étant la maladie, l'autre le remède. Et cela, c’est un peu scientifique, relier un symptôme à un traitement. Un peu comme la médecine chinoise ? Le siècle des Lumières rejettera ses idées en les qualifiant de « superstitions » et de « magie sans fondement ». Pourtant cette conception mystique de la médecine qui flirte avec l’astrologie sera remise au gout du jour par les découvertes de Newton sur le mouvement des planètes. Un Newton dont il faut rappeler que les écrits alchimiques sont bien plus nombreux que tous les autres réunis.