William Cullen était un médecin écossais, célèbre pour avoir proposé une nouvelle théorie dans laquelle le système nerveux était le centre de tout et en 1777 dans son Essai sur l'exercice de la médecine à l'usage des étudiants, il fut le premier à proposer une origine cérébrale à l'épilepsie et à la névrose… dont il crée le nom. Il est traduit dans de nombreuses langues. C’est pourtant un autre ouvrage, le Traité sur la Matière Médicale, paru en 1789, qui allait ouvrir la porte à l’homéopathie. Pour le traduire il fallait un allemand qui ait la double compétence de linguiste et de médecin ? Hahnemann, c’est évident ! Ce dernier, malgré ses préventions à l’égard des thérapeutiques de son temps, apprend en traduisant. Et il découvre avec stupeur que pour ce médecin réputé le cinchona (quinine) était efficace dans le traitement de la malaria parce qu'il était amer et astringent, et avait un effet tonifiant sur l'estomac. Hahnemann trouva étrange cette explication sinon toutes les substances amères seraient efficaces or elles ne l'étaient pas. Mû par une inspiration soudaine Hahnemann eut l’idée insolite d'expérimenter les effets du cinchona sur lui-même. Alors qu’il n’était pas malade il absorba la dose réputée efficace pour traiter le paludisme soit 12 grammes deux fois par jour, pendant plusieurs jours. A sa grande surprise il observât que certains effets indésirables induits par ce traitement étaient identiques aux symptômes de la malaria qu’il traitait ! En scientifique honnête il n’omis pas de signaler que d’autres étaient absents : « On ne ressent pas le frisson particulier de l'accès pernicieux du paludisme après une prise de cinchona». Sur cette base incomplète, il déduisit que le mécanisme de l'action curative du médicament reposait sur la similarité entre ses « effets secondaires » et les symptômes du paludisme. Cette approximation le rendait-elle plus crédible que l’amertume qu’il critiquait ? Il allait énoncer la première loi de l'homéopathie : Similia similibus curentur, ou « les semblables guérissent les semblables », empruntant une théorie remontant à l’antiquité grecque.